Si j’avais ton visage (Frances Cha)

Date de sortie : 4 janvier 2023

Éditeur : Hauteville

Résumé :

Kyuri, une femme d’une éblouissante beauté, occupe enfin l’emploi de ses rêves dans un bar à hôtesses de Séoul, un établissement haut de gamme où elle pousse les hommes à consommer de l’alcool. Bien qu’elle se targue d’une approche froide et lucide de l’existence, elle risque son gagne-pain sur un coup de tête.
Miho, sa colocataire, une talentueuse artiste élevée à l’orphelinat, a décroché une bourse pour étudier à New York. Rentrée en Corée, elle est prise dans une relation fragile avec l’héritier de l’une des plus grandes entreprises du pays.
Au même étage de leur immeuble vit Ara, une coiffeuse qui ne pense qu’à deux choses : l’un des membres d’un groupe star de K-Pop auquel elle voue un culte obsessionnel, et sa meilleure amie qui économise pour s’offrir des opérations de chirurgie plastique et ainsi accéder à une vie meilleure.
À l’étage au-dessous, Wonna, une jeune mariée, essaie de concevoir un enfant qu’elle et son mari n’ont pas les moyens d’entretenir tant le climat économique de la Corée est brutal.
Entremêlées, leurs histoires forment un conte à la fois étrange et universel, dans lequel l’amitié offre un dernier refuge.


Mon avis :

C’était un livre assez intéressant, avant tout, pour les thématiques qu’il aborde. En effet, l’auteure évoque, sans tabous, l’univers de la chirurgie esthétique qui est presque devenue une norme classique en Corée, pour le travail, mais aussi dans sa relation avec les autres. L’adage « il faut souffrir pour être belle » est clairement mis en avant avec le personnage d’Ara. De même Miho n’est jugée « pas assez belle » en plus de souffrir d’un handicap, puisqu’elle est muette, ce qui lui met de nombreuses barrières dans son parcours. L’image visuelle est devenue une condition sine qua non pour être acceptée dans la société coréenne.

De même que l’argent après lequel tous les personnages courent. Kyuri est embourbée dans son travail d’hôtesse en accumulant les dettes. Tout comme l’illusion de franchir dépasser les classes sociales. Miho se retrouvent au contacts de personnes riches, mais qui ne l’acceptent jamais vraiment dans leur sillage. Ara se rêve à rencontrer le chanteur d’un groupe de K-pop, dont elle est une fan obsessionnelle, mais dont la rencontre n’est qu’une désillusion, puisqu’il l’ignore totalement et n’a que peu de considération pour ces fans.

Le livre aborde également la difficulté des femmes à se faire une place dans le monde du travail, notamment avec Wonna qui cache sa grossesse pour continuer à travailler. Les hôtesses de bar ne peuvent quitter leur condition puisque leurs supérieurs leur inventent des dettes afin qu’elles ne puissent partir et elles ne peuvent pas trouver d’autres emplois car elles sont très mal considérées en Corée.

Le poids des traditions est donc bien évoqué au travers du destin de ses femmes dont les chemins se croisent dans leur quête d’épanouissement qu’elles n’atteignent jamais vraiment.

Malgré tout ces sujets intéressants, j’ai eu souvent du mal à me repérer entre les différents personnages et histoires. Je n’ai d’ailleurs pas réussi à m’attacher aux personnages. Il reste aussi parfois compliqué de voir où l’auteure souhaite en venir. Cela n’en reste pas moins un livre intéressant pour les sujets qu’il aborde et donne une image beaucoup moins lisse de la Corée que les drama et la k-pop.


Ma note :

16/20

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